Faress Boucherit
Impôts et taxes à prendre en compte pour mon salon de coiffure
La nature hybride de la profession de coiffeur peut entraîner des considérations fiscales spécifiques et des choix importants en matière d’imposition.
Traditionnellement reconnu comme un artisan, le coiffeur doit s’enregistrer auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA). Toutefois, cette classification n’est pas exclusive, car il a la possibilité d’opter pour le statut de commerçant, voire de s’y voir contraint, notamment s’il se livre simultanément à des activités d’achat-revente de produits.
Dans cet article, nous explorerons les différents impôts qui concernent les propriétaires de salons de coiffure, en mettant l’accent sur les particularités fiscales propres à cette industrie. Nous examinerons les divers types d’impôts auxquels un salon de coiffure peut être assujetti, les déductions et crédits d’impôts spécifiques qui peuvent être envisagés, ainsi que les obligations comptables et déclarations fiscales à respecter. En outre, nous évoquerons les régimes d’imposition spéciaux conçus pour les petits salons de coiffure afin d’aider les entrepreneurs à prendre des décisions éclairées quant à leur statut fiscal.
Le régime fiscale des coiffeurs exerçant avec le statut auto-entrepreneur.
Le statut de micro-entreprise est en effet accessible aux coiffeurs, ce qui permet de bénéficier d’une imposition réduite grâce au prélèvement forfaitaire libératoire.
Les activités de vente et assimilées sont soumises à un taux d’imposition de seulement 1%, tandis que pour les prestations de services commerciales et artisanales, le taux sera de 1,7%. Avant l’imposition, un abattement de 71% ou 50% est appliqué selon le type d’activité mentionné ci-dessus. En plus de cela, les prélèvements sociaux sont soumis à un taux d’imposition de 22%.
Ce régime fiscal simplifié offre des avantages intéressants pour les nouveaux entrepreneurs, facilitant ainsi les démarches fiscales et allégeant la charge fiscale sur les activités du salon de coiffure. Cependant, il est essentiel de bien comprendre les règles et obligations fiscales associées à ce statut pour une gestion financière optimale de votre entreprise.
Les régimes fiscaux des coiffeurs exerçant avec une société
Lorsque vous exercez votre activité de salon de coiffure en créant une société (SARL, SASU, SAS, etc.), vous serez soumis à un régime fiscal spécifique appelé BIC/IS (Bénéfices Industriels et Commerciaux / Impôt sur les Sociétés). Ce régime implique certaines obligations comptables pour déterminer le bénéfice annuel de votre salon avant de procéder à l’imposition à l’impôt sur les sociétés (IS).
La méthode d’imposition pour les salons de coiffure consiste à déterminer les produits imposables, c’est-à-dire les revenus générés par votre activité, auxquels vous soustrayez les charges déductibles, telles que les coûts d’exploitation, les fournitures, les salaires du personnel, etc.
Cette évaluation se fait à travers l’établissement du compte de résultat annuel, permettant ainsi de calculer le bénéfice imposable de votre salon de coiffure pour l’année en cours.
En fonction du montant de bénéfice réalisé, l’imposition est appliquée selon des taux spécifiques. Actuellement, si votre bénéfice est inférieur à 38 120 euros (si votre entreprise génère moins de 500 millions de chiffre d’affaires annuel), vous serez imposé à un taux réduit de 15%. Cependant, pour les bénéfices dépassant ce montant, l’imposition passe à un taux de 25%, à compter du 1er janvier 2022.
En cas de distribution de bénéfices aux associés ou actionnaires de votre société de coiffure, il sera nécessaire de régler l’imposition sur les dividendes. Les dividendes sont imposés au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% ou, sur option, à l’imposition sur vos revenus, avec un abattement de 40% sur les dividendes versés.
Il est essentiel de comprendre le régime fiscal BIC/IS et la méthode d’imposition applicable à votre salon de coiffure, car cela impacte directement la gestion financière de votre entreprise et vos obligations fiscales. Ainsi, en tenant compte de ces éléments, vous pourrez mieux planifier vos finances, optimiser votre fiscalité et assurer la conformité légale de votre salon de coiffure vis-à-vis de l’administration fiscale.
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les salons de coiffure.
La TVA constitue un aspect important de la fiscalité des salons de coiffure, et son application dépend de divers facteurs tels que le type d’activité et le chiffre d’affaires réalisé. Voici les points clés concernant la TVA pour les salons de coiffure :
Le taux de TVA à hauteur de 20%
Actuellement, le taux standard de TVA applicable aux prestations proposées par les salons de coiffure est de 20%. Cette TVA est incluse dans le prix des services offerts aux clients. En tant que propriétaire de salon de coiffure, vous êtes tenu de l’afficher de manière visible et lisible en vitrine, en indiquant le tarif exact des prestations, y compris la TVA.
La non-imposition de la TVA pour les microentreprises
Si vous avez choisi le statut de microentreprise pour votre salon de coiffure et que votre chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 85 800 euros pour les activités de vente de marchandises et 34 400 euros pour les prestations de coiffure, vous bénéficiez d’une exonération de TVA. Cela signifie que vous n’êtes pas tenu de facturer la TVA à vos clients et de la reverser à l’administration fiscale. Cependant, si votre chiffre d’affaires dépasse ces seuils, vous devrez alors appliquer la TVA à vos ventes et encaisser la taxe auprès de vos clients.
Le « livre-journal »
Le gérant d’un salon de coiffure doit tenir un « livre-journal », également appelé livre de recettes-dépenses. Ce registre a pour objectif de consigner l’ensemble des ventes et encaissements effectués dans le cadre de l’activité du salon. Il s’agit d’un document comptable essentiel qui permet de justifier de la comptabilité en cas de contrôle fiscal. Pour faciliter ces démarches, de nombreux praticiens utilisent des caisses enregistreuses, qui enregistrent automatiquement les transactions et les recettes, rendant ainsi cette tâche plus fluide et moins chronophage.
Les charges déductibles pour les salons de coiffure
Au terme de chaque exercice comptable, votre salon de coiffure doit calculer le montant de son résultat fiscal avant de le transmettre à l’administration fiscale. Certaines charges engagées par votre entreprise et enregistrées dans la comptabilité sont déductibles de ce résultat, ce qui permet de réduire la base imposable soumise à l’impôt sur les sociétés (IS).
Cependant, pour que ces charges soient déductibles, elles doivent respecter certaines règles établies par l’administration fiscale :
- Être directement liées à l’activité de coiffure et nécessaires pour son fonctionnement normal.
- Être des dépenses réelles, avec des justificatifs pour prouver leur réalité.
- Être enregistrées dans l’exercice où elles ont été engagées.
Les micro-entreprises en régime « micro-BIC/BNC » ne peuvent pas déduire individuellement les charges. L’administration fiscale applique un abattement forfaitaire pour frais professionnels sur le chiffre d’affaires déclaré pour compenser les charges.
Comprendre les impôts à prendre en compte et les obligations fiscales spécifiques permet d’assurer une gestion financière efficace et légale.
Les déductions et crédits d’impôts offrent des opportunités pour réduire la charge fiscale de votre salon de coiffure. En vous faisant accompagner d’un expert-comptable salon de coiffure, vous serez assuré d’être dans le respect de la legislation en vigueur, mais vous serez également en mesurer d’optimiser vos finances grâce à des stratégie d’optimisation fiscale.
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